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Après plusieurs mois de clandestinité en France, entre lutte pour la
régularisation et espoirs d’épanouissement personnel déçus, des
milliers de Tunisiens finissent par accepter de retourner dans
leur pays.
Mieux vaut être un citoyen pauvre et précaire en Tunisie qu’un
immigré clandestin solitaire et sans ressources en Europe.« Lutte pour être régularisé, lutte pour survivre,
 lutte pour s’exprimer, lutte pour se réaliser.
Si je ne peux pas rêver là-bas, alors je peux rentrer. »RETOUR EN TUNISIE -
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De nombreuses associations voient le jour en Tunisie après la
révolution. Les jeunes se regroupent et créent des lieux de rencontre.
De nouvelles radios apparaissent, et des mots comme « bloggeurs »
ou « journaliste-citoyen ».
Khaled, jeune instituteur qui a créé
une association, parle de ses motivations aujourd'hui et d’une
expression qui lui est chère, celle de « notion de groupe ».« Je rêve de centres culturels pour les jeunes.
Les jeunes de Regueb sont en train d’etouffer.»L'ENGAGEMENT
DE KHALED -
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Wejdi fait partie de ceux qui sont rentrés en Tunisie après
des mois de clandestinité en France. A présent, il fréquente
de nouveau son ancienne université, où il retrouve
ses camarades. Il nous accompagne à la rencontre de trois
d'entre eux, membres de l'UGET.
On comprend alors le besoin d’exil de certains et la nécessité de
créer des emplois pour cette jeunesse en mal d’avenir.« J’ai fait cinq ans d’études à l’université mais lorsque
je terminerai ma vie universitaire, je vais me trouver devant
des années de chômage. Qui est responsable de ce chômage ? »UNION GÉNÉRALE DES
ÉTUDIANTS TUNISIENS -
LA TUNISIE AUJOURD’HUI
La Tunisie compte environ 10 777 500 habitants en 2012. Le nombre de Tunisiens résidant à l’étranger est évalué à 885 000 personnes. 83 % d’entre eux résident en Europe, parmi lesquels 511 000 en France.
La position géographique du pays au sud du bassin méditerranéen, avec 1 300 kilomètres de côtes en grande partie sablonneuses, son climat méditerranéen (chaud l’été et doux l’hiver), son patrimoine historique très riche (huit sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco) et son coût de la vie très faible, font de la Tunisie l’une des principales destinations des touristes européens, pour l’Afrique et le monde arabe.
Le tourisme en Tunisie est l’un des secteurs les plus dynamiques et une importante source de devises pour le pays, il représente 7% du PIB et environ 400 000 emplois. L’activité de ce secteur a un effet d’entraînement sur d’autres, tels le transport, les communications, l’artisanat, le commerce et le bâtiment.
D’après le directeur général de l’office tunisien du tourisme M. EL-Hbib Ammar « Les recettes du secteur touristique qui a été durement touché par les événements qui ont suivi le 14 janvier, ont baissé de 33 % durant l’année 2011 ». Le tourisme français en Tunisie a chuté de 47% au cours du 1er semestre 2013.
LA RÉVOLUTION, ET APRÈS ?
La liberté d’expression et celle de la presse sont considérées comme les principaux acquis de la Révolution. Un nouveau cadre législatif a été mis en place depuis la Révolution du 14 janvier 2011 en Tunisie pour les associations, aujourd’hui plus libres et plus transparentes. 4 609 associations sont nées après le 14 janvier 2011. En 2013, on compte en Tunisie presque 200 journaux, une vingtaine de radios et une dizaine de télévisions.
Cependant, en 2013, deux figures de l’opposition sont assassinés : Chokri Belaïd le 6 février 2 et Mohamed Brahmi le 25 juillet, ce qui donne lieu à de nouveaux mouvements de contestation. Ces assassinats interviennent dans un climat de vives tensions politiques, sociales et religieuses.
Les 15-29 ans représentent 28,4% de la population.
En mai 2012, le taux de chômage est estimé à 32,6% chez les 20-29 ans.
En 2012, 221 100 chômeurs sont diplômés de l’enseignement supérieur.
49,4% des femmes diplômées sont au chômage contre 21% chez les hommes.